Hewa Rwanda – Lettre aux absents

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Tous les ans Dorcy Rugamba revient à Kigali dans la maison de sa famille : il y a toujours du lierre sur les murs, des callas et des langues de feu sur la terrasse, le palmier et le papayer à l’entrée, le Mont Jali au Nord, le Mont Kigali au Sud. Mais pendant des années ce retour a été impossible…

« Ma famille a disparu en un seul jour. Ça n’a duré que trois quarts d’heure. C’était le 7 avril 1994 à dix heures du matin». Depuis, Dorcy Rugamba n’a cessé de s’interroger : « que nous est-il arrivé ? comment traduire en mots ce qui est hors de notre portée ? » Comment raconter la vie et les souvenirs d’avant ? Et ce qui est arrivé après ?

En mars dernier, le comédien, auteur et metteur en scène publie Hewa Rwanda – Lettre aux absents : tout à la fois une lettre d’amour pour ceux qui ne sont plus, un hymne à la vie et une part du culte des ancêtres. Il s’adresse à son père, à sa mère, à tous les absents dont il honore la mémoire et l’existence. Il dit ce qu’il a vu et appris auprès d’eux, l’enfant et le jeune homme qu’il était, le monde d’avant avec sa beauté et sa poésie et le temps qu’il a fallu après, pour accepter l’inacceptable. Il nous offre un récit poignant, porté par une voix, une écriture et une intensité rares.

« Dans ce livre bouleversant, Dorcy Rugamba évoque ses parents, ses frères et ses sœurs massacrés. Avec l’espoir de « bâtir une conscience commune » du génocide des Tutsi. Son émotion nous emporte à chaque page. Mais son livre voit au-delà de la mémoire des siens.» - Le monde

À travers son oeuvre – du monumental Rwanda 94 (qu’il co-écrit en 1999) aux Restes suprêmes (en 2020) sur la restitution des objets d’art africains - Dorcy Rugamba s’attache à redonner un visage, un nom, une existence aux victimes pour qu’elles cessent d’être des nombres ou des suppliciés. Sa voix et son écriture agissent comme une langue refuge pour panser les plaies et retrouver les absents.

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