Les midis de la poésie - Anna Akhmatova par Geneviève Brisac
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Information
« Si ses poèmes sont des poèmes d’amour, la tragédie collective qu’Anna Akhmatova traverse avec son peuple est le fil rouge de son œuvre. Une tragédie qu’elle prophétise et traduit tout au long de sa vie… Ses chants d’amour et de désespoir forment la plus pudique et la plus déchirante des autobiographies » G. Brisac.
Anna Akhmatova est la grande poétesse russe du XX siècle, et l’un des plus importants poètes de notre temps. Née en 1889, elle devient une célébrité dès la publication de son premier recueil, Le Soir, en 1912, où elle sait exprimer sans détours les ambigüités des relations amoureuses entre les hommes et les femmes. Avec son ami Ossip Mandelstam, elle invente l’acméisme, un mouvement littéraire verlainien et poursuit son œuvre, entourée des plus grands artistes de son siècle, de Modigliani à Pasternak. Mais en 1922, le régime communiste la condamne au silence. Pour érotisme, mysticisme, indifférence politique… Seule la disparition de Staline, en 1953 lèvera l’interdiction du publier, mais Akhmatova sera soumise à la censure jusqu’à sa mort en 1966. Son œuvre va coïncider avec un siècle de fer et une vie marquée par la mort de deux maris assassinés, la déportation durant 18 ans de son fils, la mort violente de presque tous ses amis, de Blok à Maïakovski. Anna Akhmatova, qui refusera toujours de quitter son pays, chantera les crimes de masse et la souffrance de masse depuis sa ville natale de Tsarkoïe Selo, près de Saint Pétersbourg, dans des textes splendides, Requiem, Poèmes sans héros, que ses proches doivent apprendre par cœur pour assurer leur survie, et permettre ainsi le triomphe du langage sur la barbarie, de la poésie sur la mort. De cette poétesse, qui est aussi une héroïne, Geneviève Brisac, brosse un portrait magnifique, ni biographie, ni essai, mais bien portrait au sens pictural du terme, où l’on sent aussi bien l’âme du modèle que la patte du peintre.
Geneviève Brisac Diplômée de l’école normale supérieure, agrégée de lettres, enseignante, journaliste, éditrice, romancière (prix Femina 1996, pour Week-end de chasse à la mère), essayiste, auteure d’ouvrages pour la jeunesse, Geneviève Brisac, été critique littéraire au Monde pendant une vingtaine d’années et collabore depuis dix-neuf ans à France Culture.
Avant de publier cet ouvrage sur Anna Akhmatova, elle a consacré de nombreux travaux aux femmes et à l’écriture, notamment Loin du paradis, Flannery O’connor ; Sisyphe est une femme, La marche du cavalier ; et, récemment, une lettre à Virginia Woolf dans la collection « Les affranchis » (NiL), À l’amie des sombres temps.
Distribution
Lecture des textes Stéphanie Van Vyve travaillera quelques textes d’Anna Akhmatova avec ses étudiant·es de l’IAD
Modératrice Geneviève Simon
Les midis de la poésie
Nomades et pluridisciplinaires, Les Midis de la poésie investissent de hauts lieux de la culture bruxelloise, tels que les Musées Royaux des Beaux-Arts, Le Théâtre National Wallonie-Bruxelles, le Café Congo, le Théâtre des Martyrs, La Bellone, Le Rideau.
Poésie, ici, est à prendre en son sens à la fois le plus large et le plus spécifique. On y évoque ce qui, en littérature ou dans le quotidien, est de l'ordre du poétique.
Durant cinquante minutes sur le temps de midi, Les Midis de la poésie abordent sous un angle original des thématiques qui traversent notre époque et la littérature, au travers de conférences, conversations et lectures-spectacles. Des auteur.ices, des metteur.ses en scène, des artistes y développent une question littéraire ou liée au processus créatif. Et sont acompagné.es de comédien.nes pour la lecture des oeuvres abordées.